Le diagnostic gaz n’est pas près de disparaitre malgré la croisade contre les chaudières

Date de publication : 31/07/2023

Le diagnostic gaz ou état de l’installation intérieure de gaz est un diagnostic immobilier de vente et de location qui doit être réalisé lorsque l’installation de gaz équipant un logement mis en vente ou en location date de plus de quinze ans. Avec l’ambition du gouvernement d’interdire de façon progressive l’installation de toute nouvelle chaudière gaz au profit d’une pompe à chaleur (PAC), dispositif réputé moins polluant, le diagnostic gaz est-il voué à disparaitre d’ici 2030 ? Alors que la concertation sur la décarbonation des bâtiments qui a débuté le 5 juin 2023 s’achèvera le 28 juillet 2023, voici quelques éléments de réponse.

Disparition des chaudières gaz : focus sur les objectifs de l’Etat et les moyens d’y parvenir

Les pouvoirs publics souhaitent une sortie progressive du chauffage au gaz aussi bien dans le secteur tertiaire que résidentiel dans l’objectif de faire baisser drastiquement les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et de parvenir à la neutralité carbone en 2050.

Ainsi, d’ici 2030, 40 % des chaudières à gaz des maisons individuelles devraient être remplacées par des dispositifs moins polluants, de préférence de type PAC. Il en serait de même pour 10 à 20 % des chaudières gaz présentes dans les logements collectifs. Cela permettrait de supprimer 25 % des chaudières à gaz d’ici 2030. Pour atteindre les objectifs fixés, l’Etat souhaite inciter les propriétaires à remplacer leur chaudière à gaz par une PAC en interdisant notamment l’installation d’une nouvelle chaudière à gaz apparemment dès 2026.

Installation d’une PAC et réduction de l’impact carbone d’ici 2030 : des objectifs réalisables ?

Même si l’installation d’une pompe à chaleur est favorisée en termes d’aides à la rénovation énergétique, ce projet demeure peu accessible à de nombreux ménages qui doivent tout de même financer un reste à charge important souligne l’UFC-Que Choisir. L’association consumériste parle même d’un « surcoût pour les ménages pouvant atteindre 7 000 euros, par rapport à celui d’une nouvelle chaudière à gaz ». Qui plus est, poursuit-elle, une PAC n’est performante que dans un logement bien isolé, ce qui n’est pas toujours le cas dans de nombreux logements équipés d’une chaudière fonctionnant au gaz. De même, pour que le bilan carbone d’une PAC soit moindre, encore faut-il qu’elle soit fabriquée en Europe. Or, beaucoup de PAC proviennent d’Asie. Enfin, faire fonctionner des PAC de plus en plus nombreuses nécessitera forcément d’importer de l’électricité, une énergie qui, si elle est produite par des centrales à charbon ou des centrales thermiques, rendra la PAC finalement plus polluante qu’une chaudière gaz.

Face à ces considérations et à moins que les aides concernant le remplacement d’une chaudière gaz par une PAC soient nettement revues à la hausse, il est donc très probable que le diagnostic gaz sera encore bien présent dans de nombreuses ventes et locations de biens d’ici 2030. Quant à son objectif, il restera toujours aussi vertueux : continuer d’alerter vendeurs, bailleurs, acquéreurs et locataires sur toutes les anomalies d’une installation de gaz et leur degré de gravité, un objectif qui permet de préserver la santé et la sécurité des occupants d’un logement ainsi que la durabilité d’un bien.


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