L’adaptation des bâtiments au changement climatique constitue désormais une priorité pour la sauvegarde des bâtiments neufs ou existants. Le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) de Bron, au travers de sa directrice de projets Adaptation des bâtiments au changement climatique, Sakina Pen Point, évoque l’urgence d’intégrer un diagnostic Adaptation dans le processus de construction. Par ailleurs, même au sein des bâtiments existants, créer un diagnostic Adaptation climatique jouant un rôle majeur comme le diagnostic de performance énergétique (DPE) serait également pertinent pour la pérennité des bâtiments.
Le secteur du bâtiment face à un futur climatique qui bouleverse les normes de construction
La directrice de projets du Cerema de Bron dresse un triste constat lors d’une interview donnée au Journal du bâtiment et des TP : une canicule comparable à celle de 2003 deviendra monnaie courante en 2050. Or, les réglementations en vigueur, basées sur des données trop anciennes, ne suffisent plus. Elles ne tiennent pas compte des prévisions climatiques actuelles fondées sur les effets déjà visibles du changement climatique. Ces dernières sont plus alarmantes, tant au niveau de la densité que de la récurrence des phénomènes susceptibles de se produire. Les plans locaux d’urbanisme et la RE2020 doivent donc impérativement évoluer pour intégrer la réalité de ces scénarios catastrophes climatiques futurs, dans le neuf comme dans l’existant. La mise en œuvre systématique, comme celle du DPE, d’un diagnostic Adaptation au changement climatique aiderait à mieux appréhender les besoins des bâtiments en termes d’adaptabilité.
L’adaptation, le seul moyen de rendre le bâti pérenne face au changement climatique
Selon l’avis de Sakina Pen Point, les bâtiments doivent notamment inclure un dispositif préventif leur permettant de résister aux évolutions du sol. La création d’un diagnostic adaptation obligatoire dans la construction neuve ainsi que d’un diagnostic semblable dans l’existant, inspiré du DPE, permettrait d’anticiper et de prévenir les risques liés au climat. Les outils existent déjà, comme la plateforme Drias de Météo France, mais leur utilisation, encore trop peu répandue, doit être systématisée pour davantage d’efficacité.